dimanche 11 avril 2010

L’Ile de la Réunion : présentation

Julien : Avant de vous parler de notre séjour à l'ile de La Réunion, voici une petite présentation géographique, géologique et historique de ce département français d'Outre Mer.

Géographie
L’Ile de la Réunion est située au sud-ouest de l’Océan Indien, à 800 km à l’est de Madagascar, à 9500 km de la Métropole et 11000 km de la Nouvelle-Calédonie. Elle fait partie de l’archipel des Mascareignes (avec Maurice et Rodrigues). L’île mesure près de 70 km de long pour 50 de large (217 km de circonférence) soit une superficie de 2512 km². La Réunion est une île volcanique où se trouve l’un des volcans les plus actifs du monde, le Piton de la Fournaise, culminant à 2632 m. l’Ile de la Réunion, 7 fois plus petite que la Calédonie (2500 km² contre 19 000 km²), est cependant près de 4 fois plus peuplée (800.000 habitants contre 200 000 en Nouvelle-Calédonie).

Géologie : une ile volcanique
Alors que la plupart des volcanismes existant sur Terre se trouvent à la limite entre 2 plaques tectoniques, la Réunion et l’archipel à laquelle elle est rattachée sont issus d’un volcanisme fixe situé au milieu d’une plaque. Ce phénomène à pour nom « point chaud ». A ce niveau, le magma perce la plaque sous laquelle elle se trouve à intervalle régulier. La plaque, se déplaçant au-dessus de point chaud qui lui reste fixe, celui-ci peut engendrer plusieurs volcans, et donc plusieurs iles. La Réunion, âgée de 3 millions d’années seulement, est la plus jeune des iles de l’archipel des Mascareignes créée par ce point chaud. L’ile de la Réunion repose sur le fond océanique située à 4200m de profondeur. La partie émergée ne représente donc qu’une infime partie de la quantité de lave constituant l’ile. Deux volcans majeurs constituent l’ile. Le plus vieux et inactif aujourd’hui est le piton des Neiges... Le deuxième volcan de l’ile, toujours en activité, est le piton de la Fournaise. Il s’agit d’un des volcans les plus actifs du monde dont la dernière éruption date de janvier 2010.


Suite à la vidange de ses chambres magmatiques et à l’érosion, le Piton des Neiges, sous son propre poids, s’est affaissé puis effondré sur lui-même formant des cuvettes immenses appelées caldeiras, ou cirques à la Réunion (Cirque de Mafate, Salazie et Cilaos). Ces cuvettes sont donc des dépressions très abruptes dans le paysage réunionnais, d’une vingtaine de km de largeur et dont les parois, souvent très abruptes atteignent une profondeur moyenne de 1500m.

Histoire
La Réunion, vide de présence humaine, fût probablement découverte dès le VIIe siècle par les commerçants arabes naviguant le long des côtes africaines et Madagascar où ils pratiquaient le commerce. Il faut ensuite attendre la fin du XVe siècle et la découverte du cap de « Bonne Espérance » (Afrique du Sud) et de la route des Indes pour que les Portugais la redécouvrent. Ce n’est finalement qu’à la première moitié du XVIIe siècle que les Français, s’y intéressent et y accostent. Ils nomment l’ile « l’Ile Mascarin » et se l’approprient. Nous sommes alors en 1638.

En 1642, Monsieur de Pronis, banni de Madagascar suite à une rébellion « indigène », se retrouve avec 12 de ses soldats sur l’ile Mascarin. Trois ans plus tard, Flacour, le nouveau gouverneur de Madagascar, décide d’envoyer chercher le squelette des 13 hommes et tombe alors sur 12 personnes éclatantes de santé… L’ile est donc colonisable.

Flacour rebaptise l’ile « Ile Bourbon » et commence la colonisation en y « expatriant » 13 hommes et six esclaves ainsi que des graines et un petit cheptel. La colonisation à bel et bien démarrée, et l’ile compte, en 1671, 76 habitants. Mais la France (la Compagnie des Indes) en veut plus : « Il faudrait des Noirs pour cultiver ces terre. […] On peut les tirer de Madagascar. Mais il faudrait les tenir dans la crainte, car ils pourraient se rendre maîtres de l’ile. […] Il faut que chaque Noir ait sa négresse, […] pour les marier dans l’ile. ». L’esclavagisme commence donc à se mettre en place avec l’arrivée d’Africains, de Malgaches et d’Indiens, alors que des Hollandais, Espagnols et Allemands mais aussi des femmes de France, des Indes et de Madagascar viennent s’ajouter au 269 colons que compte l’ile en 1686.

Puis, en 1715, les Français, attirés par la découverte du caféier de Moka introduit sur l’ile et l’argent facile qu’il génère, affluent par centaines… et les esclaves avec eux. En vingt ans, la population passe à 8000 habitants. L’ile atteint son âge d’or en 1735 : épices, canne à sucre, café, fruits et légumes poussent à foison… et le commerce décolle.

Les Anglais tentent alors de prendre l’ile. Ils y parviendront et la garderont 5 ans avant de la rendre aux Français. Les esclaves, mécontents de leur sort (ils sont à l’époque considéré comme des « biens meubles », des objets, appartenant à leur maître) commencent à se soulever et plusieurs révoltent éclatent. Certains partiront se réfugier dans les « hauts » (hauteurs de l’île, difficile d’accès) et les cirques (on appellera ces gens « les marrons »). En 1848, l’esclavage est enfin aboli, les 60.000 esclaves de La Réunion sont libres.
Mais qui va alors s’occuper des champs ? Les 60.000 anciens esclaves refuseront. Restent alors les « marrons », descendus des cirques de Cilaos et Salazie pour louer leurs services. Mais cela ne suffit pas. On profite alors de la filière anglaise pour importer la main-d’œuvre de Malabars, Tamil Nadu et toutes les Indes. C’est la période de « l’engagisme », des contrats de travail bidons et des conditions de vie déplorables pour les travailleurs. Malgré les salaires de misère, les « engagés » affluent, toujours plus nombreux et sont à l’origine du métissage actuel de l’île. L’économie reprend alors, La Réunion retrouve la prospérité et incarne le modèle à suivre. Mais cela changera vite. La concurrence dans la fabrication du sucre est rude. De plus, L’ouverture du canal de Suez à détourné la route des Indes par l’Arabie et, en plus des traditionnels cyclones ravageant l’ile régulièrement, une série d’épidémie est apportée d’Inde. Mais la natalité reste forte et pour palier à la crise sucrière, les Réunionnais développent vanille, manioc, les plantes à parfum, le thé et le coton. Finalement, c’est la départementalisation de l’ile, au lendemain de la seconde guerre mondiale (1946) qui va réellement remettre l’ile sur de bon rail. L’île est donc un département Français au même titre que les départements métropolitains et contrairement à la Nouvelle-Calédonie qui a un statut différent.

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