Julien : Le réveil a sonné à 5h15. Après avoir déjeuné et rangé nos affaires, nous avons quitté le refuge à 6h45, sacs au dos et chaussures de marches aux pieds. Un quart d’heure de montée plus tard, nous étions au "pas de Bellecombe" (2350m), la seule entrée possible dans l’enclos Fouqué menant au volcan.
Avant de démarrer véritablement l’ascension, il a donc fallu descendre dans cette immense caldeira, 150m plus bas. La descente de l’escalier qui mène dans l'enclos n’a pas posé de problème malgré les marches irrégulières et le chemin très étroit (il n’en a pas été de même au retour !). A partir de là, les consignes étaient claires : suivre le chemin de 13,5 km balisé tous les 5m par de grosses marques blanches peintes à même les roches. Nous étions partis pour au moins 5h de marche aller-retour !
Une fois en bas, nous étions impressionnés par l’immense plateau de lave sur lequel nous marchions. Après 20 minutes de marche, nous nous sommes arrêtés au Formica Léo (2200m), petit cratère datant probablement de 1753 (photo 2). La randonnée s’est ensuite poursuivie à travers les coulées de lave refroidies (certaines ont été émises il y a plusieurs dizaines de milliers d’années, d’autres en février 2010 !).
Une quarantaine de minutes plus tard, nous sommes arrivés au lieu-dit « chapelle de Rosemont » (2250m), un tumulus de lave refroidie, probablement ancien point d’éruption. A partir de là, la pente est devenue beaucoup plus abrupte. Nous rentrions dans le vif du sujet… l’ascension débutait vraiment ! Il nous a fallu près de 2h pour effectuer les 400 m de dénivelée qui restaient à gravir. Les paysages étaient magnifiques, les différentes coulées de lave se succédaient, et avec elles les différents types de lave que le volcan peut émettre.
Deux heures de marche plus tard, nous sommes arrivés au cratère principal (le Dolomieu), profond de 300 m et d’où s’échappaient encore quelques fumerolles, preuve que le volcan est toujours en activité et que sous celui-ci se trouve une chambre remplie de magma. Depuis la terrible éruption de 2007, ayant notamment provoqué l’effondrement d’une partie du cratère, celui-ci n’est plus accessible que sur une petite partie. Une ligne blanche marquait d’ailleurs la limite au delà de laquelle il n’est plus conseillé de s’aventurer, les parois pouvant s’effondrer à n’importe quel moment.
La température avait "chuté"… nous étions à plus de 2600m d’altitude. Mais le temps était magnifique et nous avons profité une bonne demi-heure du cratère et du paysage qui l’entourait. Nous avons ensuite rebroussé chemin en direction du "pas de Bellecombe". 2h30 de marche nous attendaient encore ! Une fois au pied des remparts de la caldeira, il a fallu remonter les 150m d’escalier… très éprouvant à cette altitude après 5h30 de marche.
Arrivés au refuge, nous avons siroté une boisson fraîche avant de reprendre la route en direction du cirque de Salazie. Nous en avons profitez pour nous arrêter au cratère Commerson, un vieux cratère de 200m de diamètre et 235m de profondeur, conséquence de la rencontre d'une nappe d’eau et de magma ayant provoqué une énorme explosion cataclysmique appelée « éruption phréato-magmatique explosive ».
Nous sommes ensuite redescendus jusqu’à la cote Nord en nous arrêtant à Saint-André pour récupérer nos affaires (merci à Yves et Ginette de nous avoir gardé nos bagages). Après la pause café, nous avons repris la route pour entrer dans le cirque de Salazie. Nous avons été très impressionnés par la route, bordée de falaises, de cascades et de filets d’eau tombant sur la route (photos dans le poste suivant). Nous nous sommes arrêtés au village de Hellbourg où nous allions passer deux nuits. Nous avons séjourné « chez Alice », un restaurant table d’hôte qui propose également quelques chambres. Le soir nous avons dégusté un gratin de chouchous (légume appelé « chouchoute » en Calédonie), spécialité du cirque de Salazie.
Vidéo du cratère principal du Piton de la Fournaise :
Vidéo du très impressionnant cratère Commerson, inactif depuis longtemps :
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