Julien : Nous avons décidé de faire une incursion d’une demi journée sur la cote Est, généralement un peu plus pluvieuse afin de voir 3 sites naturels assez exceptionnels.
Nous sommes donc partis donc en direction de la ville de Saint-Joseph, située à une demi-heure de Saint-Pierre, puis les Hauts de Saint-Joseph pour aller voir la cascade de Grand-Galet (ou Langevin). La route qui y mène grimpe fort et les virages en épingles à cheveux étaient vraiment impressionnants. Nous nous sommes enfoncés dans les terres où il n’y a plus que quelques minuscules villages dans une végétation luxuriante. Après une demi-heure de montée, nous sommes arrivés à la cascade…. superbe. L’eau, provenant de la rivière au-dessus de la falaise, surgit également des roches poreuses. Les guides annonçaient une des plus belles cascades de l’ile et nous n’avons pas été déçus. Vu l’heure matinale et l’altitude, il ne faisait pas (encore) très chaud. Rien ne nous poussait donc à faire un petit plongeon dans le bassin et nous avons décidé de redescendre vers la cote. Nous en avons profité pour nous arrêter à la cascade du Trou Noir, beaucoup moins impressionnante mais située dans un très beau décor luxuriant.
De retour sur la cote, nous avons poursuivi notre route vers l’Est. Le deuxième site que nous voulions voir était « La Pointe de la Table » et son jardin volcanique :
le Piton de la Fournaise s’est réveillé le 18 mars 1986, une première éruption s’est produite à 1780 m d’altitude dans l’enclos (grande zone d’affaissement de 100 à 400 m de profondeur autour du volcan, en forme de U, de 13 km de long sur 9 de large, ouvert à l’est sur l’océan Indien). La lave s’est stabilisé 600 m plus bas. Deux jours plus tard, une nouvelle éruption s’est produite… hors de l’enclos et à seulement 1000 m d’altitude. Une coulée a alors emporté 8 maisons et a traversé la nationale. Trois jours plus tard, un peu plus loin, la nationale s’est fissurée et des fumées s’en échappaient. Une coulée de lave est passée sous la route et a jailli entre la route et la mer. On estime que 2 millions de m³ de lave se sont déversés dans la mer pendant 8 jours, agrandissant l’ile de plus de 30 hectares. Nous nous sommes donc baladés sur ces roches magmatiques, noires, émises par le volcan en 1986 où sont visibles les différentes formes que la lave peut prendre en fonction de ses caractéristiques.
Après avoir admiré ces paysages, nous avons repris la route pour arriver à la coulée de Takamaka. En avril 2007, le volcan a connu une éruption majeure, appelée par beaucoup « l’éruption du siècle ». 140 millions de m³ de lave ont été émis. Le Piton de la Fournaise a fait son spectacle : fontaines de lave atteignant 200 m de haut, séisme provoquant l’effondrement du cratère Dolomieu sur 350m, route nationale coupée en plusieurs endroits, pluies acides…
Aujourd’hui, les stigmates de cette éruption sont encore présents : une partie du cratère n’est plus accessible aux randonneurs et la coulée de Takamaka ayant traversée la nationale fume toujours, 3 ans après l’éruption. Il est d’ailleurs encore interdit de marcher sur la lave « refroidie ». En bordure de route, il est même encore possible de sentir la chaleur émanant de la coulée. Les cratères ayant donnés naissance à cette coulée sont visibles au loin, fumant encore. Un point de vue a été aménagé pour permettre de se rendre compte des dimensions de la coulée qui s’est jetée dans l’océan, après avoir tout brulé sur son passage, coupé une forêt en deux… et encore une fois agrandit l’île ! Un spectacle mémorable !
De retour à Saint-Pierre en fin de matinée, nous en avons profité pour faire un tour au marché afin d’y acheter quelques souvenirs (épices pour rhum arrangé, verres à rhum et gousses de vanille). Puis, nous avons quitté Saint-Pierre et la cote pour nous rendre aux abords du volcan : le pas de Bellecombe, à 2311m, départ de la randonnée du lendemain.
Direction donc l’intérieur de l’ile. Le refuge dans lequel nous devions loger se trouve à 2300 m d’altitude. Nous nous sommes arrêtés en route pour visiter « la Maison du Volcan », musée dédié au Piton de la Fournaise. Une fois repartis, la route a réellement commencé à grimper, les paysages se succédant entre campagne, forêt et plaine arbustive… Puis, au détour d’un virage, alors que la route serpente entre les collines, s’est dressée devant nous la célèbre plaine des, tel un paysage lunaire, majestueux et fascinant… Nous avons longtemps profité de ce point de vue extraordinaire.
A partir de là, la route goudronnée laisse place à une route en terre. Nous approchions du volcan. La traversée de la plaine des Sables, par l’unique route, était impressionnante. Quelques kilomètres plus loin, la route s’arrêtait sur un parking. Le volcan se dressait enfin devant nous. Nous allions monter au sommet le lendemain…nous avions hâte. Nous nous sommes dirigés vers le refuge, pas très loin, où nous allions passer la nuit. A programme : table d’hôte, douche froide, nuit en dortoir et levé à 5h30 du matin.
Petite vidéo de la pleine des Sables...et de Julie :