vendredi 30 avril 2010

L'ile de la Réunion - Jours 8 et 9 : Du cirque de Salazie à Saint-Denis

Julien : Apres avoir déjeuné et rangé nos affaires, nous avons quitté Hell-Bourg en direction de Saint-Denis, notre dernière étape.

En chemin, nous nous sommes arrêtés à l’ilet (village) Salazie, point de départ d’une ballade d’une bonne heure en direction du Voile de la Mariée, la cascade la plus connue du cirque. La promenade, variée, nous a emmenés de la traversée d’une passerelle plutôt impressionnante (demandez à Julie) à un ilet isolé en passant par des plantations de bananiers et des champs de cresson.

Nous avons ensuite continué notre route vers Saint-Denis où nous avons retrouvé la ville et les embouteillages. Notre hôtel se situant juste à côté du temple Tamoul de la ville, nous en avons profité pour le visiter furtivement. Nous nous sommes ensuite promenés dans la capitale, des différents marchés de la ville à la rue commerçante, bondée en ce samedi après-midi (ca change de Nouméa !).































Le lendemain matin, dernier jour sur l’Ile, nous sommes partis nous balader dans le centre, à la recherche de quelques jolies maisons et bâtisses créoles. Nous avons également visité la grande mosquée de la ville, située en pleine rue commerçante.















Nous étions déjà là depuis 9 jours et notre périple à la Réunion s’achevait. Nous garderons un souvenir incroyable de ce petit bout de terre volcanique partagé entre volcan, lagon, océan, montagnes, chutes d’eau, sable blanc, roches volcaniques noires et flore tropicale… Seul petit point noir : l’Ile a tendance à être un peu surpeuplée. Mais le Caillou nous attendait pour d’autres aventures… Direction donc la Nouvelle-Calédonie, notre petit bout de terre actuel !



























mercredi 28 avril 2010

L'ile de la Réunion - Jour 7 : Du cirque de Salazie au cirque de Mafate

Julie : Ce jour là, grâce aux conseils de deux randonneuses rencontrées au refuge du volcan, nous avions prévu de faire une incursion dans le cirque de Mafate à partir du cirque de Salazie et du col des Bœufs. Rappelez-vous, Mafate, le cirque qui n’est accessible qu’à pied et que nous avions pu observer depuis le piton Maido (voir Jour 2). Comme presque tous les jours ici, nous nous sommes levés très tôt. Départ à 6h00 pour rejoindre le col des Bœufs en voiture (1h15 depuis Hell-Bourg). Durant le trajet, nous avions une vue imprenable sur le Piton des Neiges (Photo 1), le premier volcan de l'Ile, inactif et culminant à 3070m. Nous sommes ensuite partis à pied en direction du col permettant d’atteindre Mafate. Une fois le col franchit, nous nous sommes dirigés vers un des ilets de Mafate appelé « La Nouvelle », situé à 2h-2h30 de marche. La randonnée prévue était donc de 5 heures aller-retour.















Après avoir franchi le col, nous avons commencé la randonnée par une descente dans le cirque, rien de bien fatiguant en ce début de matinée donc... Cependant, l’ascension du volcan, la veille, m’avait laissé une ampoule (douloureuse) au pied, ce qui m’a quelque peu ralenti dans les descentes.



























La randonnée nous a offert des paysages magnifiques d’un calme inhabituel (aucune voiture et assez peu de randonneurs vu l’heure matinale), nous avons pleinement profité des points de vue majestueux et de la douceur de cette matinée ensoleillée. Le chemin de randonnée traversait « la forêt des Tamarins », le tamarin étant une espèce d’arbre endémique à l’Ile de la Réunion. Nous nous sommes arrêtés à environ 30 min de l’ilet de La Nouvelle, et avons rebroussé chemin. En effet, nous avions déjà marché pendant deux heures et demie et il était temps de faire demi-tour car mon pied me faisait mal. La randonnée s’est donc encore une fois terminée par une montée…et des escaliers. Une fois de retour au sommet du col, nous avons constaté que les nuages avaient complètement envahi le cirque de Salazie et c’est donc dans le brouillard que nous avons rejoint la voiture puis Hell-Bourg.















Nous avons profité de l’après-midi pour nous promener dans le village, classé parmi les plus beaux de France. Hellbourg accueille en effet beaucoup de belles maisons créoles, dont la Maison Folio et son jardin fleuri, datant du XIXe siecle, devenu aujourd’hui un musée que nous avons visite.

samedi 24 avril 2010

L'ile de la Réunion - Jour 6 : De l’ascension du Piton de la Fournaise au cœur du cirque de Salazie





















Julien :
Le réveil a sonné à 5h15. Après avoir déjeuné et rangé nos affaires, nous avons quitté le refuge à 6h45, sacs au dos et chaussures de marches aux pieds. Un quart d’heure de montée plus tard, nous étions au "pas de Bellecombe" (2350m), la seule entrée possible dans l’enclos Fouqué menant au volcan.















Avant de démarrer véritablement l’ascension, il a donc fallu descendre dans cette immense caldeira, 150m plus bas. La descente de l’escalier qui mène dans l'enclos n’a pas posé de problème malgré les marches irrégulières et le chemin très étroit (il n’en a pas été de même au retour !). A partir de là, les consignes étaient claires : suivre le chemin de 13,5 km balisé tous les 5m par de grosses marques blanches peintes à même les roches. Nous étions partis pour au moins 5h de marche aller-retour !















Une fois en bas, nous étions impressionnés par l’immense plateau de lave sur lequel nous marchions. Après 20 minutes de marche, nous nous sommes arrêtés au Formica Léo (2200m), petit cratère datant probablement de 1753 (photo 2). La randonnée s’est ensuite poursuivie à travers les coulées de lave refroidies (certaines ont été émises il y a plusieurs dizaines de milliers d’années, d’autres en février 2010 !).















Une quarantaine de minutes plus tard, nous sommes arrivés au lieu-dit « chapelle de Rosemont » (2250m), un tumulus de lave refroidie, probablement ancien point d’éruption. A partir de là, la pente est devenue beaucoup plus abrupte. Nous rentrions dans le vif du sujet… l’ascension débutait vraiment ! Il nous a fallu près de 2h pour effectuer les 400 m de dénivelée qui restaient à gravir. Les paysages étaient magnifiques, les différentes coulées de lave se succédaient, et avec elles les différents types de lave que le volcan peut émettre.















Deux heures de marche plus tard, nous sommes arrivés au cratère principal (le Dolomieu), profond de 300 m et d’où s’échappaient encore quelques fumerolles, preuve que le volcan est toujours en activité et que sous celui-ci se trouve une chambre remplie de magma. Depuis la terrible éruption de 2007, ayant notamment provoqué l’effondrement d’une partie du cratère, celui-ci n’est plus accessible que sur une petite partie. Une ligne blanche marquait d’ailleurs la limite au delà de laquelle il n’est plus conseillé de s’aventurer, les parois pouvant s’effondrer à n’importe quel moment.


























La température avait "chuté"… nous étions à plus de 2600m d’altitude. Mais le temps était magnifique et nous avons profité une bonne demi-heure du cratère et du paysage qui l’entourait. Nous avons ensuite rebroussé chemin en direction du "pas de Bellecombe". 2h30 de marche nous attendaient encore ! Une fois au pied des remparts de la caldeira, il a fallu remonter les 150m d’escalier… très éprouvant à cette altitude après 5h30 de marche.















Arrivés au refuge, nous avons siroté une boisson fraîche avant de reprendre la route en direction du cirque de Salazie. Nous en avons profitez pour nous arrêter au cratère Commerson, un vieux cratère de 200m de diamètre et 235m de profondeur, conséquence de la rencontre d'une nappe d’eau et de magma ayant provoqué une énorme explosion cataclysmique appelée « éruption phréato-magmatique explosive ».















Nous sommes ensuite redescendus jusqu’à la cote Nord en nous arrêtant à Saint-André pour récupérer nos affaires (merci à Yves et Ginette de nous avoir gardé nos bagages). Après la pause café, nous avons repris la route pour entrer dans le cirque de Salazie. Nous avons été très impressionnés par la route, bordée de falaises, de cascades et de filets d’eau tombant sur la route (photos dans le poste suivant). Nous nous sommes arrêtés au village de Hellbourg où nous allions passer deux nuits. Nous avons séjourné « chez Alice », un restaurant table d’hôte qui propose également quelques chambres. Le soir nous avons dégusté un gratin de chouchous (légume appelé « chouchoute » en Calédonie), spécialité du cirque de Salazie.

Vidéo du cratère principal du Piton de la Fournaise :

Vidéo du très impressionnant cratère Commerson, inactif depuis longtemps :


mardi 20 avril 2010

L'ile de la Réunion - Jour 5 : De la cote Est au pied du volcan

Julien : Nous avons décidé de faire une incursion d’une demi journée sur la cote Est, généralement un peu plus pluvieuse afin de voir 3 sites naturels assez exceptionnels.

Nous sommes donc partis donc en direction de la ville de Saint-Joseph, située à une demi-heure de Saint-Pierre, puis les Hauts de Saint-Joseph pour aller voir la cascade de Grand-Galet (ou Langevin). La route qui y mène grimpe fort et les virages en épingles à cheveux étaient vraiment impressionnants. Nous nous sommes enfoncés dans les terres où il n’y a plus que quelques minuscules villages dans une végétation luxuriante. Après une demi-heure de montée, nous sommes arrivés à la cascade…. superbe. L’eau, provenant de la rivière au-dessus de la falaise, surgit également des roches poreuses. Les guides annonçaient une des plus belles cascades de l’ile et nous n’avons pas été déçus. Vu l’heure matinale et l’altitude, il ne faisait pas (encore) très chaud. Rien ne nous poussait donc à faire un petit plongeon dans le bassin et nous avons décidé de redescendre vers la cote. Nous en avons profité pour nous arrêter à la cascade du Trou Noir, beaucoup moins impressionnante mais située dans un très beau décor luxuriant.















De retour sur la cote, nous avons poursuivi notre route vers l’Est. Le deuxième site que nous voulions voir était « La Pointe de la Table » et son jardin volcanique : le Piton de la Fournaise s’est réveillé le 18 mars 1986, une première éruption s’est produite à 1780 m d’altitude dans l’enclos (grande zone d’affaissement de 100 à 400 m de profondeur autour du volcan, en forme de U, de 13 km de long sur 9 de large, ouvert à l’est sur l’océan Indien). La lave s’est stabilisé 600 m plus bas. Deux jours plus tard, une nouvelle éruption s’est produite… hors de l’enclos et à seulement 1000 m d’altitude. Une coulée a alors emporté 8 maisons et a traversé la nationale. Trois jours plus tard, un peu plus loin, la nationale s’est fissurée et des fumées s’en échappaient. Une coulée de lave est passée sous la route et a jailli entre la route et la mer. On estime que 2 millions de m³ de lave se sont déversés dans la mer pendant 8 jours, agrandissant l’ile de plus de 30 hectares. Nous nous sommes donc baladés sur ces roches magmatiques, noires, émises par le volcan en 1986 où sont visibles les différentes formes que la lave peut prendre en fonction de ses caractéristiques.















Après avoir admiré ces paysages, nous avons repris la route pour arriver à la coulée de Takamaka. En avril 2007, le volcan a connu une éruption majeure, appelée par beaucoup « l’éruption du siècle ». 140 millions de m³ de lave ont été émis. Le Piton de la Fournaise a fait son spectacle : fontaines de lave atteignant 200 m de haut, séisme provoquant l’effondrement du cratère Dolomieu sur 350m, route nationale coupée en plusieurs endroits, pluies acides…















Aujourd’hui, les stigmates de cette éruption sont encore présents : une partie du cratère n’est plus accessible aux randonneurs et la coulée de Takamaka ayant traversée la nationale fume toujours, 3 ans après l’éruption. Il est d’ailleurs encore interdit de marcher sur la lave « refroidie ». En bordure de route, il est même encore possible de sentir la chaleur émanant de la coulée. Les cratères ayant donnés naissance à cette coulée sont visibles au loin, fumant encore. Un point de vue a été aménagé pour permettre de se rendre compte des dimensions de la coulée qui s’est jetée dans l’océan, après avoir tout brulé sur son passage, coupé une forêt en deux… et encore une fois agrandit l’île ! Un spectacle mémorable !















De retour à Saint-Pierre en fin de matinée, nous en avons profité pour faire un tour au marché afin d’y acheter quelques souvenirs (épices pour rhum arrangé, verres à rhum et gousses de vanille). Puis, nous avons quitté Saint-Pierre et la cote pour nous rendre aux abords du volcan : le pas de Bellecombe, à 2311m, départ de la randonnée du lendemain.















Direction donc l’intérieur de l’ile. Le refuge dans lequel nous devions loger se trouve à 2300 m d’altitude. Nous nous sommes arrêtés en route pour visiter « la Maison du Volcan », musée dédié au Piton de la Fournaise. Une fois repartis, la route a réellement commencé à grimper, les paysages se succédant entre campagne, forêt et plaine arbustive… Puis, au détour d’un virage, alors que la route serpente entre les collines, s’est dressée devant nous la célèbre plaine des, tel un paysage lunaire, majestueux et fascinant… Nous avons longtemps profité de ce point de vue extraordinaire.















A partir de là, la route goudronnée laisse place à une route en terre. Nous approchions du volcan. La traversée de la plaine des Sables, par l’unique route, était impressionnante. Quelques kilomètres plus loin, la route s’arrêtait sur un parking. Le volcan se dressait enfin devant nous. Nous allions monter au sommet le lendemain…nous avions hâte. Nous nous sommes dirigés vers le refuge, pas très loin, où nous allions passer la nuit. A programme : table d’hôte, douche froide, nuit en dortoir et levé à 5h30 du matin.

Petite vidéo de la pleine des Sables...et de Julie :